Introduction
Chaïm Soutine (1893–1943) grandit près de Minsk dans un environnement juif orthodoxe, profondément religieux. Comme de nombreux artistes d'Europe de l'Est issu·e·s d'un milieu similaire, il quitte l'étroitesse de son pays natal et émigre à Paris, métropole de l'art, en quête de liberté sociale et d'émancipation artistique. Il reste un marginal timide qui ne se confie qu'à quelques personnes, dont Amedeo Modigliani. Parallèlement aux courants avant-gardistes comme le cubisme ou le surréalisme, Soutine développe un art autonome dans lequel on perçoit une grande force émotionnelle.
Soutine s'appuie sur des genres picturaux classiques et des modèles célèbres de l'histoire de l'art européen. Il peint toujours d'après nature, mais le monde se disloque sous son coup de pinceau énergique. L'artiste crée des portraits saisissants de grooms et de cuisini·è·res au corps déformé et au visage de travers. Ses paysages se caractérisent par des perspectives vertigineuses : les collines vacillent et les maisons dansent. Ses natures mortes sont des représentations impitoyables de bêtes d'abattoir, qui deviennent des symboles de douleur et de mort. Le langage pictural de Soutine fait écho à la fragilité émotionnelle de son être, mais aussi au sentiment existentiel de toute une époque, déchirée par les guerres, les fléaux sociaux et l'opposition entre les visions religieuses et politiques du monde. Aujourd'hui encore, ses œuvres touchent parce qu'elles expriment la précarité de l'existence.
Dans l'après-guerre, une nouvelle génération d'artistes découvre la puissance de l'œuvre de Soutine et reconnaît en lui un visionnaire et un pionnier de la peinture gestuelle. Il devient un modèle pour les représentant·e·s de l’expressionnisme abstrait et de l’École de Londres. Aujourd'hui encore, il inspire les peintres figuratifs et abstraits.
La rétrospective, organisée en coopération avec la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen à Düsseldorf et le musée d'art moderne Louisiana à Humlebæk, comprend une soixantaine d'œuvres couvrant toutes les années de création de l'artiste. L'accent est mis sur les œuvres et les séries des années 1920.
Les débuts à Paris
Après son arrivée à Paris en 1913, Soutine vit pendant près de dix ans dans des conditions extrêmement précaires, principalement parmi d'autres migrant·e·s d'Europe de l'Est. Il s'installe d'abord à La Ruche, cité d'artistes située à Montparnasse, où il rencontre des artistes tels que Marc Chagall, Jacques Lipchitz et Ossip Zadkine, puis à la Cité Falguière. Il se lie d'amitié avec l'Italien Amedeo Modigliani, qui le met en contact avec son marchand d'art, Léopold Zborowski.
A cette époque, la scène artistique française est fortement marquée par les artistes immigré·e·s : on compte parmi eux Pablo Picasso, Max Ernst, Sonia Delaunay ou Piet Mondrian. Pour les démarquer des artistes autochtones de l'« École française », le terme d'« École de Paris » sert à désigner – et à faire connaître – ce groupe hétérogène d'artistes et acteur·rice·s culturel·le·s étranger·ère·s. De fait, ces dernier·ère·s adoptent tous·tes un style différent. Au fil des années, Soutine développe son propre langage pictural expressif. Il se consacre aux genres classiques que sont le paysage, le portrait et la nature morte, en partant toujours de l’objet réel.
Il ne reste que peu d'œuvres des années 1913–1917, car Soutine a détruit de nombreux travaux de sa première période. Parmi les toiles les plus anciennes conservées l’on trouve des compositions florales, quelques portraits, ou encore des natures mortes dans un style sobre représentant un repas frugal. On y voit aussi des paysages urbains parisiens et les premiers paysages du sud de la France.
Les paysages du Sud – Céret et Cagnes
En 1919, le marchand d'art Léopold Zborowski envoie Soutine peindre à Céret, lieu légendaire des Pyrénées françaises, près de la frontière espagnole. Des artistes comme Henri Matisse ou Pablo Picasso y avaient trouvé leur langage pictural ; celui de Soutine y connaît lui aussi une évolution importante durant ces trois ans où il vit dans la solitude.
L'artiste étudie son environnement et développe une passion pour la peinture en plein air. Il s'expose au vent et aux intempéries, attend pendant des heures que vienne la bonne lumière et travaille jusqu'à l'épuisement. Les peintures de Céret se caractérisent par une densification de l'espace pictural, des couleurs vives et des coups de pinceau violents. Les paysages semblent exploser sous l'énergie du peintre et sombrer dans le chaos. Des maisons juxtaposées en rangées sinueuses, des places de village qui s'effondrent et des collines instables produisent un effet inquiétant. L'artiste détruit de nombreuses œuvres de cette période très productive, à Céret même ou plus tard.
Par la suite, entre 1923 et 1925, Soutine séjourne alternativement à Paris et à Cagnes-sur-Mer, sur la côte méditerranéenne. Dans cette phase dite de Cagnes, sa palette de couleurs devient plus claire et plus lumineuse, les formes se ferment et s'arrondissent. Les paysages semblent plus amples et plus accessibles grâce aux routes sinueuses ou aux escaliers qui nous font entrer dans le tableau. Mais ils se distinguent toujours par leur instabilité. Les différents éléments semblent être animés d'une vie propre – ils se tordent, se courbent, se soulèvent et s'inclinent.
Les portraits – représentations de « petites » gens
De 1919 à 1928, Soutine se consacre intensément au genre du portrait. Il choisit surtout des personnes qu'il ne connaît pas personnellement. A Céret, il trouve ses modèles dans le voisinage et dans la rue. Il perce à l'âge de 29 ans avec le tableau Le pâtissier (vers 1919), que le collectionneur d'art américain Albert C. Barnes découvre durant l'hiver 1922/23 et achète avec 51 autres œuvres. L'artiste, jusqu'alors quasiment inconnu, devient célèbre du jour au lendemain et sa situation financière s'améliore d'un coup.
Alors qu'historiquement, le genre du portrait avait longtemps privilégié la représentation des couches sociales supérieures, Soutine met en scène des personnes modestes, issus comme lui des classes inférieures de la société. Après sa percée commerciale, son nouveau style de vie se traduit par un changement dans le choix des modèles – il s'agit de plus en plus d'employés d'hôtels et de restaurants. Il crée des séries de serveurs et de grooms témoignant de sa préférence pour les personnes portant un uniforme de travail.
L'artiste recourt souvent aux mêmes schémas de composition. Les modèles, qui occupent tout l'espace, sont placé·e·s au centre du tableau et représenté·e·s en demi-figures ou en trois quarts. Ils·elles posent debout ou assi·e·s sur une chaise devant un arrière-plan indéfini, les mains sur les genoux ou sur les hanches. Les proportions du corps sont déséquilibrées : les oreilles et les mains sont démesurées, les membres excessivement allongés. Les visages, souvent asymétriques, sont tournés vers le spectateur, mais la plupart des personnages semblent absorbés dans leurs pensées. L'exagération expressive, parfois caricaturale, fait ressortir les traits individuels des portraits.
Réminiscences I : natures mortes
Dans le cadre de sa formation à l'École des Beaux-Arts de Paris, de 1913 à 1915, et plus tard, Soutine se rend régulièrement au Louvre pour y étudier l'art ancien, notamment les natures mortes des maîtres hollandais du 17 e siècle. Au début de sa carrière, il peint, outre des bouquets de fleurs, des natures mortes en cuisine composées de quelques rares éléments. Mais peu à peu, il renonce à tout ce qui est anecdotique ; les accessoires comme les meubles, les plats et les couverts disparaissent. L'artiste se concentre sur les cadavres d'animaux : volailles, lapins et bœufs suspendus la tête en bas.
Soutine crée des variations sur les natures mortes de raies ou de lapins de Jean Siméon Chardin (1699–1779). Plus tard, la série du Bœuf écorché montre qu'il a étudié le fameux tableau éponyme de Rembrandt (1606–1669), artiste qu'il vénère. Comme Soutine ne peut travailler que d'après un motif réel, il recrée les compositions dans son atelier. Sous son pinceau, les modèles se dissolvent en une peinture pure et violente qui entre, en quelque sorte, en résonance avec l'agonie des animaux.
L'intérêt de Soutine pour la nourriture et le motif des animaux de boucherie s'explique sans doute pour plusieurs raisons : dans son enfance, il respecte les rites et les codes alimentaires prescrits par la loi juive et assiste à des abattages dans le shtetl. La première moitié de sa vie est marquée par la pauvreté et la faim. Cette thématique demeure présente même après la percée commerciale de Soutine : en raison d’une maladie gastrique, il doit suivre un régime strict et renoncer à des repas copieux.
Réminiscences II : peinture de personnages
On repère également l'intérêt de Soutine pour les modèles de l'histoire de l'art européen dans ses figures humaines. Souvent, l'artiste reprend la pose des modèles aux épaules saillantes, assis de face, bien droits, sur des chaises, rappelant ainsi les portraits de souverains comme celui de Charles VII, réalisé par Jean Fouquet (vers 1420–1481), que Soutine avait vu au Louvre.
Parmi les artistes vénérés et cités par Soutine figure aussi Gustave Courbet (1819–1877). L'enfant de chœur du tableau de Soutine Le grand enfant de chœur (1925), par exemple, semble avoir été inspiré par le servant de messe qui se tient au premier plan de la toile de Courbet, Un enterrement à Ornans (1849–1850). Il s'agit de la première œuvre de toute une série où Soutine réalise des portraits d'enfants de chœur de pied, en trois quarts ou en demi-figure. Les variations sont un autre exemple du traitement en série d'un thème et de l'intérêt de Soutine pour les modèles en tenue.
Les aubes des enfants de chœur et de la jeune fille dans La Communiante ont sans doute aussi fasciné l'artiste en raison de leur contexte liturgique et, surtout, de leurs couleurs : l'importance que revêt le rouge dans son œuvre apparaît déjà nettement dans les premières natures mortes aux glaïeuls. On le retrouve dans les carcasses de bœufs, sanglantes, et dans de nombreux portraits. Soutine travaille longuement toutes les nuances possibles de blanc dans la série des pâtissiers. En combinant ses deux couleurs préférées, le rouge et le blanc, dans la robe des enfants de chœur, il produit un éclat particulier. L'arrière-plan sombre s'en détache par contraste et crée, avec les regards incertains et les corps trop longs, une tension oppressante qui rappelle l'univers pictural du Greco (vers 1541–1614).
Œuvres tardives et postérité
Les portraits de la fin des années 1920 et 1930 se caractérisent par des figures de plus en plus passives. Les visages et les gestes s'apaisent et sont plus retenus, c'est une expression de résignation et de mélancolie qui prédomine. Les employés d'hôtel sont remplacés par des employé·e·s de maison comme les bonnes d’étage ou les cuisinières. Il s'agit du personnel travaillant pour les mécènes de Soutine, le couple Madeleine et Marcellin Castaing, dans la propriété de Lèves, près de Chartres, où l'artiste vit par intermittence dans les années 1930. Des paysages de Civry, Auxerre, Champigny et Richelieu témoignent des séjours passés à la campagne, les années suivantes.
La maladie gastrique s'amplifie, gênant de plus en plus l'artiste dans son travail. L'occupation de la France par l'Allemagne nazie à partir de 1940 et l'introduction des lois antisémites qui s'ensuit constituent une menace pour sa vie. Soutine doit entrer dans la clandestinité et change fréquemment de domicile. En 1943, il meurt d'une perforation à l'estomac n’ayant pas été traitée à temps.
Après la Seconde Guerre mondiale, des expositions en Europe et aux États-Unis rendent l'œuvre de Soutine de plus en plus accessible au grand public. Grâce notamment à une rétrospective au Museum of Modern Art de New York en 1950, une nouvelle génération d'artistes découvre sa peinture. On trouve parmi eux les représentant·e·s de l'expressionnisme abstrait, du groupe d'artistes CoBrA et de la School of London ; Soutine est le modèle qui les inspire. Willem de Kooning (1904–1997), Jackson Pollock (1912–1956) et surtout Francis Bacon (1909–1992) sont ses admirateurs les plus connus.
Soutine reste, jusqu'à aujourd'hui, une figure clé pour les acteur·rice·s de la peinture figurative et abstraie. C'est ce que montre le film Chaïm Soutine. A world in flux (Chaïm Soutine. Un monde en mouvement), produit à l'occasion de l'exposition. Sept artistes contemporains y parlent de leur fascination pour l'œuvre et la personnalité de Soutine : Leidy Churchman, Thomas Hirschhorn, Chantal Joffe, Imran Qureshi, Dana Schutz, Amy Sillman et Emma Talbot. Rendez-vous au sous-sol du musée (jusqu'au 3 novembre 2024) pour voir le film ou consultez notre guide numérique.
Biographie
1893
Chaïm Soutine est né à Smilovitchi situé non loin de Minsk, dans l’actuelle Biélorussie. Il est le dixième de onze enfants. Smilovitchi est un « shtetl » abritant une population majoritairement juive. Soutine grandit dans milieu pauvre marqué par la religion. Sa langue maternelle est le yiddish. Son père travaille comme raccommodeur et souhaite que son fils se forme également à un métier manuel. Soutine décide toutefois de consacrer sa vie à la peinture.
1903–1912
Soutine se rend à Minsk pour y suivre des cours de dessin. En 1910, il dessine le portrait d’un homme orthodoxe et, ce faisant, transgresse l’interdit de la représentation dans le judaïsme. Les fils de l’homme portraituré s’en prennent si violemment à Soutine que ses parents reçoivent un dédommagement avec lequel ils financent sa formation à l’École des Beaux-Arts de Vilnius.
1913
Soutine entreprend un voyage en train de plusieurs jours pour relier Vilnius à Paris, jadis capitale européenne des arts. Il vit à La Ruche, une cité regroupant des ateliers d’artistes, dans le quartier Montparnasse.
Durant l’été, il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts. Soutine est impressionné par la ville et en particulier par les collections du Louvre. Ses débuts parisiens sont marqués par la faim, la maladie et un dénuement total.
1914–1915
La Première Guerre mondiale éclate le 4 août 1914. En tant qu’immigrant, Soutine n’est pas incorporé dans l’armée. Il se porte volontaire, mais est réformé en raison d’une maladie gastrique.
Soutine s’installe à la Cité Falguière. Il se lie d’amitié avec l’artiste italien Amedeo Modigliani (1884–1920), qui a également grandi dans une famille juive.
1916–1918
Soutine peint principalement des natures mortes dont il ne subsiste que quelques exemplaires. Modigliani convainc son galeriste Léopold Zborowski de signer un contrat avec Soutine. Ce dernier reçoit une modeste indemnité journalière en échange des droits d’exclusivité sur ses œuvres.
En mars 1918, les troupes allemandes bombardent Paris. Sur l’insistance de Zborowski, Soutine et Modigliani se rendent dans le Sud, à Vence et à Cagnes-sur-Mer sur la Côte d’Azur.
1919
Zborowski envoie Soutine à Céret, une petite ville des Pyrénées, où il peint de nombreux paysages et portraits d’habitant·e·s, dont Le Pâtissier avec lequel il réussira plus tard sa percée artistique.
1920
En janvier, alors qu’il se trouve dans le Sud de la France, Soutine apprend la mort brutale de Modigliani.
Durant une visite de Zborowski, Soutine brûle plusieurs de ses œuvres, parce qu’elles ne lui plaisent plus. Zborowski parvient à en sauver certaines.
1922
À la fin de l’année, Soutine revient à Paris avec quelque 200 œuvres. Il en détruira nombre d’entre elles les années suivantes.
À l’hiver 1922–1923, le collectionneur d’art américain Albert C. Barnes se rend à Paris. Il est à la recherche d’œuvres d’art pour constituer une collection à Philadelphie. Enthousiasmé par Le Pâtissier, il l’achète avec 51 autres œuvres de Soutine pour un prix entre 15 et 30 dollars par tableau. La nouvelle de ce succès inattendu se répand rapidement dans tout Paris.
1923
En janvier, le marchand d’art français Paul Guillaume publie son premier article consacré à Soutine dans la revue Les Arts à Paris.
Barnes organise une exposition des travaux de Soutine à la galerie Guillaume puis présente ses acquisitions au sein d’une exposition d’art européen à Philadelphie.
Soutine passe la majeure partie des deux années suivantes à Cagnes, dans le Sud de la France. Il y exécute d’autres portraits de pâtissiers ainsi que de nombreux paysages. Dans une lettre à Zborowski, il écrit qu’il va mal et qu’il souffre de solitude à Cagnes. Pourtant, il ne reviendra à Paris que deux ans plus tard.
1924
Les acquisitions de Barnes font augmenter la valeur des œuvres de Soutine sur le marché de l’art, ce qui lui apporte à la fois une indépendance financière et une reconnaissance artistique.
Il commence sa série des natures mortes à la raie.
1925
Soutine emménage dans un appartement près de la rue du Saint-Gothard où se trouve son grand atelier. Désormais, il déménagera plusieurs fois par an.
Il a une fille, Aimée, avec Déborah Melnik qu’il connaît depuis ses études d’art à Vilnius. Il ne reconnaîtra cependant jamais l’enfant.
Soutine se rend à Amsterdam pour étudier le travail de Rembrandt au Rijksmuseum. Il commence les séries des enfants de chœur, des grooms et des bœufs écorchés.
1926
Le critique d’art polonais Waldemar George écrit sur Soutine dans la revue L’Amour de l’art. Sa notoriété grandit et ses œuvres atteignent des prix élevés lors de ventes aux enchères.
Entre 1926 et 1928, Soutine séjourne régulièrement dans la station thermale de Châtel-Guyon, en Auvergne, en raison de ses constants problèmes d’estomac. Il y fait la connaissance de Madeleine Castaing, décoratrice, et de son mari Marcellin, critique d’art. Une étroite amitié se noue entre eux et Soutine peint un portrait de Madeleine.
1927
La galerie Henri Bing à Paris organise la première exposition individuelle de Soutine. Mal à l’aise en public, l’artiste ne participe pas au vernissage.
Grâce à Barnes, ses travaux sont présentés au sein d’expositions collectives à New York et dans d’autres villes des États-Unis.
1928–1929
En 1928, Waldemar George publie la première monographie sur Soutine dans la série Artistes juifs des Éditions Le Triangle à Paris. La monographie d’Élie Faure paraît l’année suivante.
En 1929, Soutine peint la série L’Arbre de Vence.
1930–1932
La crise économique mondiale affaiblit le marché de l’art parisien. Zborowski ne pouvant plus représenter Soutine, les Castaing deviennent ses mécènes. Jusqu’au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, il passe beaucoup de temps chez eux à Lèves dans la région Centre-Val de Loire.
Léopold Zborowski meurt en 1932. Sa femme Anna vend la totalité de sa collection.
1935
La première exposition d’envergure de Soutine aux États-Unis est présentée au Arts Club of Chicago.
À Paris, il est représenté avec dix œuvres dans l’exposition Peintres instinctifs. Naissance de l’expressionnisme.
La Sullivan Gallery et la Valentine Gallery, qui représente également Piet Mondrian, organisent des expositions individuelles avec les œuvres de Soutine à New York.
1937
Au Café du Dôme, lieu de rencontre d’artistes à Montparnasse, Soutine fait la connaissance de Gerda Groth (née Michaelis), une exilée juive allemande. Elle l’héberge, ce qui lui vaut le surnom de « Mademoiselle Garde ». Ils emménagent ensemble à la Villa Seurat dans le 14e arrondissement.
À Londres, la Leicester Gallery présente une rétrospective consacrée à Soutine. L’exposition Les Maîtres de l’art indépendant au Petit Palais à Paris présente douze œuvres de Soutine.
De fortes douleurs à l’estomac l’empêchent constamment de travailler.
1939
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Soutine vit avec Gerda Groth à Civry en Bourgogne-Franche-Comté. Immatriculés tous les deux comme réfugiés, il leur est interdit de quitter le village. Grâce à un laisser-passer pour raisons médicales, Soutine parvient à se rendre à Paris.
1940
À l’été, les troupes allemandes occupent Paris. Les mesures antijuives et les actes de violence se multiplient. En mai, Gerda Groth est déportée par l’armée allemande dans le camp d’internement de Gurs dans les Pyrénées où elle reste trois mois. Soutine ne la reverra plus jamais.
À Paris, Soutine fait la connaissance de sa future compagne, Marie-Berthe Aurenche (1905–1960), peintre et première épouse de Max Ernst.
1941
Soutine séjourne illégalement à Paris, mais n’ose pas quitter la capitale. Il craint de ne pas pouvoir obtenir le lait nécessaire à son régime particulier en zone libre. Il est contraint de porter l’étoile de David.
Soutine et Aurenche parviennent à obtenir de faux papiers et trouvent refuge à Champigny, non loin de Chinon, dans le Centre-Val de Loire.
1943
L’état de santé de Soutine se dégrade considérablement. Après un périlleux voyage de trois jours, il est transféré dans un hôpital à Paris et opéré d’urgence en raison d’une perforation ulcéreuse de l’estomac. Il meurt deux jours plus tard, le 9 août.
Ses amis artistes Pablo Picasso (1881–1973) et Jean Cocteau (1889–1963) ainsi que le poète Max Jacob (1876–1944) assistent à son enterrement le 11 août au cimetière du Montparnasse.
Film
Programme d'accompagnement
Visites guidées en français
Dimanche 11h30 : 8.9.2024
Mardi 18h30 : 22.10.2024
s’aMUSÉE!
atelier bilingue / zweisprachiger Workshop
Que tu parles français ou allemand, nous nous réjouissons de te rencontrer !
Im zweisprachigen Workshop entdecken Kinder und Jugendliche (ab 6 bis 14 Jahre) Chaïm Soutine und seine Bildwelt, sowohl mit Worten als auch gestalterisch im Atelier.
Samedi / Samstag, 7 septembre / 7. September 2024, 14:30
Mentions légales
Chaïm Soutine. À contre-courant
Kunstmuseum Bern
16.8.–1.12.2024
Commissaire d’exposition : Anne-Christine Strobel
Une exposition du Kunstmuseum Bern en collaboration avec la Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen à Düsseldorf et le Louisiana Museum of Modern Art, Humlebæk
Catalogue d’exposition : Chaïm Soutine. À contre-courant, éd. par Susanne Gaensheimer et Susanne Meyer-Büser, Hatje Cantz, Berlin 2023. Avec des contributions de Claire Bernardi, Marta Dziewańska, Susanne Meyer-Büser, Sophie Krebs, Pascale Samuel et Catherine Frèrejean
Audioguide :
Textes : Susanne Meyer-Büser, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf
Narrateur allemand & Einfache Sprache : André Kaczmarczyk
Réalisation : tonwelt GmbH
Guide numérique :
Mise en œuvre : NETNODE AG
Projet: Martin Stadelmann, Cédric Zubler
Avec le soutien de :
Partenaire média:
Kunstmuseum Bern
Hodlerstrasse 8–12, 3011 Bern
+41 31 328 09 44
info@kunstmuseumbern.ch
kunstmuseumbern.ch/ChaimSoutine